Cercle d'Histoire
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HIST-B-4050 - Réseaux économiques et circulation de savoirs (K. Bertrams)

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Message  dragan Jeu 10 Fév - 16:04

Titre officieux du cours: Une histoire sociale et économique des sciences et des techniques (abrégé HST)

Les noms de famille sont donnés de façon phonétique en cas de doute.

-Cours du jeudi 10 février 2011-

Pourquoi une HST au programme?
Une autre histoire de? Une autre tranche de l'histoire de l'époque contemporaine?
Est-ce une tendance historiographique qui commence à percer? Cela commence en Belgique.
Quel est le contenu HST dans les programmes de cours à l'ULB? On trouve des cours chez les étudiants en Sciences (prof. Pierre Marage). A noter aussi les cours de Isabelle Stengers, qui portent sur l'invention des sciences modernes et de l'épistémologie (différence entre sciences et religion...) en philo. Il y a des cours en Fac SOCO.
Ce cours-ci est destiné aux historiens. L'historien s'intéresse à tout.
Objectif: faire de l'HST pour essayer de comprendre les conditions de production de la connaissance scientifique. Discussion: comprendre ou expliquer? C'est plus que les conditions: les éléments sociaux, politiques, écon. Qui sont à la base de la production. Comment construit-on les savoirs, cette construction est sociale, dans l'interaction entre les chercheurs, les lieux, les équipements, les interactions avec son temps... cela aboutit à construire et fixer ou figer une connaissance (ex: les notes de bas de page). L'historien apporte son expertise du passé.

Comment enseigner l'HST?
Quels seraient les axes traditionnels pédagogiquement parlant?
Faire une histoire des savants et des scientifiques? Ex: l'histoire de Galilée.
Faire une histoire des découvertes (comme on en fait en secondaire, l'histoire de la longue progression des avancées scientifiques). Exemple: le plan du métro londonien, selon les axes on trouve des noms de scientifiques et les avancées, chercheurs par chercheurs (photo du plan projetée au tableau). Ce plan de Londres correspond à une cartographie du savoir. Cette carte contribue à renforcer l'impression d'un savoir qui se fait par avancées et liaisons progressives, par une forme de chaîne humaines sans les échecs, essais, etc.
Faire une histoire des disciplines? Cela se fait couramment, souvent par des spécialistes de ces disciplines, ex l'histoire des sciences en Belgique de Robert Halleux.

Cela ne répond pas à la question: comment rendre compte des conditions de production.
Autre conception, Édimbourg, qui a inspiré davantage le prof. Un cours de 1972 dans une Fac de Sociologie par Steven Shapin (A course in the social history of sciences). Il y a 3 cours consacrés à des leçons sur l'état de la science avant la révolution scientifique (Copernic/Galilée). Il va se poser la question: comment cela se passe avant? Qu'est-ce que la science moderne? Qu'en est-il de la science non-européenne (Chine, Arabie...)? Le savoir n'est pas fixé, ni identifié comme savoir; quelle est la différence entre sciences et magie? L'alchimie par exemple, la pierre philosophale? La construction des savoirs, la création de la Royal Academy en Angleterre. L'interprétation de la révolution scientifique. Le newtonisme social. L'apparition des «sciences nationales».

Autre proposition: Pierre Marage, dont le plan des cours est montré! Quelle histoire des sciences? La science avant la science. Histoire du ciel et de la terre et de la vie... (Rappel: au XIXe se formalisent les disciplines scientifiques.) Pierre Marage essaye de suivre le développement chronologique et par disciplines.

Autre proposition Michel Serres, Éléments d'histoire des sciences, 1963. Le terme clef: la bifurcation.

Nous venons de voir 3 conceptions: Édimbourg, Marage et Serres.

Distribution du plan du cours (3 pp.) sera transmis en PPT.

17/2: le socle épistémologique.

Le cours du 7/4 est supprimé et remplacé par une conférence le 17/2 salle Baugnet, bâtiment Sociologie.

Tous les PPT sont sut MonULB (et ça marche!).

Fonctionnement
Après les exposés des invités, poser des questions et essayer de tirer des arguments plus généraux en discutant ensemble (d'où la nécessité de lire les articles).
Examen oral en mai sur base d'une série de questions liées aux textes dont la lecture est obligatoire ou recommandée, discussion à bâtons rompus sans préparation préalable.

dragan

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Message  dragan Jeu 24 Fév - 15:12

BERTRAMS notes, 17 février 2011

C'est une discipline nouvelle qui concerne aussi bien des philosophes français qu'anglosaxons.
Le style français, quelques repères: Bachelard, Canguilhem, Foucault: regard philosophique de l'usage de la science.
Ils ont une dette à l'égard de Auguste Comte. Inventeur de la sociologie, la science des sciences. Il faudrait une réflexion sur le sciences, historique et philosophique.
Epistémologie: réflexion a posteriori sur les sciences plutôt qu'une théorie de la connaissance.
Ils veulent aboutir à une philosophie, une histoire des sciences comme "réserve d'exemples".
L'héritage de Comte est ambigu et il y a aussi une attitude antipositiviste très marquée.
Or ils ont une attitude antipositiviste et anachronique assumée (cf. Nietzsche): l'histoire doit avant tout être critique, juger les choses, qui doit trancher et non une histoire d'antiquaires ou muséale. Pour une histoire jugée du présent vers le passé, l'anachronisme est assumé.
Front commun contre Descartes: en dépassant l'opposition entre empirisme (primat de l'expérience sur la raison) et rationalisme (il y a des choses qui s'imposent et qui vont produire un socle commun, exemple du tiers exclu: on est vivant ou mort, vision binaire). Newton: "hypothèse non fingo" (je ne façonne pas, je n'élabore pas d'hypothèses).
Valorisation de la rupture et des obstacles. Ils mettent en avant les obstacles et les ruptures. Bachelard parle de rupture épistémologique entre l'opinion et la science (cette dernière est de la non opinion). Au sein de la science il y a plusieurs théories scientifiques valables. Il y a donc une double discontinuité.
Bachelard publie en 1934 Le nouvel esprit scientifique.
Bachelard va aussi s'intéresse à l'imaginaire.
L'attention très nette pour le langage. Dont Foucault. Les concepts d'archéologie et d'épistémè (grec: crise, rupture) chez Foucault.
Normes et normativité sont centrales chez Canguilhem (a peu publié). Selon lui la vie produit des normes lors de situations, normes qui détermineront une attitude.
"Le normal et le pathologique." La médecine est un art plutôt qu'une science.
La science entretien un rapport de vérité avec les normes qu'elle suscite.
Petit bilan: une épistémologie qui invite au relativisme, une histoire des sciences comme une succession de génies et ou rapports entre concepts.
Ce n'est donc pas une histoire sociale des sciences.

Trois controverses «fondatrices»
-Continuisme/discontinuisme
-Externalisme/internalisme
-Whiggisme (présentisme, l'histoire des vainqueurs)/historicisation

Continuisme/discontinuisme
La position française est connue. Canghilem s'interroge sur la recherche le virus des précurseurs. Un précurseur serait un penseur qui aurait fait jadis un bout de chemin achevé par un autre. Mais est-ce le même chemin?
Alexandre Koyré et la « Révolution scientifique » (Copernic, Newton, Galilée), XVIIe siècle, importance de l'expérimentation et de la transformation des choses.
Thomas Kuhn, les «révolutions scientifiques» et l'histoire critique. Il y a un cycle: pré-science, science normale (stabilisée), crise-révolution, nouvelle science normale, nouvelle crise. Le concept de paradigme: ensemble des hypothèses théoriques générales et des lois et techniques nécessaires à son application qu'adoptent les membres d'une communauté scientifique.


-Whiggisme/historicisation
H. Butterfield, The Whig Interpretation of History (1931): on s'intéresse à l'histoire qui ont fonctionné. C'est l'histoire des vainqueurs.
La position du «style français» de de Koyré: ils sont davantage philosophes qu'historiens, mais: comment les concepts entre eux se sont enchaînés? Ils utilisent l'histoire plutôt qu'ils ne la font.
Historicisation ou la science en-train-de-se-faire qui poussé à l'extrême aboutit au «programme fort» de l'Université d'Edimbourg (on fait comme si on y était).

-Externalisme/internalisme
Primat des phénomènes extérieurs? Origines, le CIHS de Londres en 1931 et la position de la délégation soviétique qui met l'accent sur une interprétation marxiste, matérialiste. Primat des facteurs externes (sociaux...).
La réaction strictement internaliste de Koyré: ce qui importe c'est l'apport des contributions dans les mathématiques, et non les événements culturels et sociaux.
Koyré est un exilé russe.
C'est presque un débat stérile car l'historien cherche des données un peu partout. Il est disqualifié par son incapacité à analyser l'histoire des sciences.

Question de mthodes
Inductivisme et déductivisme: OHERIC (observations d'abord, inductivisme) ou HOERIC (je pose mon hypothèse, pour la confronter à l'empirique j'observe, j'expérimente, j'ai un résultat que j'interprète et je conclus)?
Limites de l'inductivisme «naïf». Métaphore de la dinde de B. Russel. L'observation présuppose la théorie.
Les historiens sont des inductivistes mais ils sont toujours prisonniers de leur temps.
Karl Popper contre l'inductivisme. La réfutabilité (falsifiability) comme critère des énoncés scientifiques.Est scientifique un énoncé qui peut être réfuté. 1934, son livre Logique des découvertes scientifiques.
Contre l'inductivisme (naïf) et la réfutabilité poppérienne: Paul Feyerabend et la théorie anarchiste de la connaissance. Constat que «tout est bon» pour justifier (trop de critères, pas assez de règles), il y a une trop grande complexité, trop de critères et pas assez de règles. Il parle de l'incommensurabilité des théories scientifiques. Science, mythe, astrologie, vaudou: quelle est la différence? Un antipositivisme ou un relativisme radical ou extrême qui dérange... et pose la question.
Ludwik Fleck, un itinéraire dans le XXe siècle. Enfermé dans le ghetto de Lvov, il va être connu pour ses travaux sur le typhus et à l'histoire des pratiques scientifiques. Profession: bactériologiste-immunologiste. Après-guerre il travaillera pour les USA et ensuite ira en Israël. Son livre de 35: Genèse et développement d'un fait scientifique. C'est un pionnier. Le sous-titre du livre est Introduction à l'étude du style de pensée et du collectif de pensée. Ce qui l'intéresse: dans la pratique scientifique, comment on peut dire qu'un fait sera reconnu comme scientifique ou pas. Prend le cas de la syphilis. Publie le Style de pensée (Denkstil) proche du paradigme de Kuhn, et Collectif de pensée avec la contrainte du travail collectif, il observe la dynamique sociale, même les faits scientifiques doivent être reconnus comme tels.

Kuhn (concernant l'article à lire obligatoirement): retenir les 3 exemples (la physique, la résistance électrique, l'émergence de la physique quantique): il y a un nouveau cadre référentiel qui se met en place à chaque fois. L'histoire est un instrument pour montrer que l'histoire est mue par le changement de paradigme.

dragan

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Message  dragan Jeu 24 Fév - 16:57

Bertrams - 24 février 2011 - Réseaux économiques et circulation des savoirs (XIXème-XXème siècles) – Hist B-4050

Notes prises en direct live, désolé pour les coquilles et les éventuelles erreurs dans les noms propres.


Un tournant historiographique?


- Bachelard, Popper, Koyré et Kuhn

La science existe de façon quasi autonome. Pour eux 4, il essayent de voir comment surviennent des crises en ce sens que la science donne elle-même les éléments pour avancer dans l'histoire.
Autre élément: l'histoire est subordonnée à une conception philosophique des sciences. Il y a prédominance d'une ambition philosophique à expliquer l'évolution des idées et du fait scientifique.
On a l'impression que la science semble essentielle, elle semble dégagée d'une essence propre. On a une sorte d'idée de ce qu'est la science pour ensuite déterminer comment elle se fait. Aucun des 4 ne remet en question la science qui progresse, le fait scientifique.
Une phrase de Imre LAKATOS, qui considère que l'histoire interne de la science est primordiale car elle donne à l'histoire externe ses principales questions. « Dans les sciences, l'histoire interne est primaire, l'histoire externe n'est que secondaire puisque les problèmes les plus importants de l'histoire externe sont définis par l'histoire interne. »
C'est dans les années 70 que sera remis en question le primat des internaliste et que se dégagent de nouveaux concepts et une nouvelle interprétation de la science sur le plan pratique.
Le prof. s'inspire sur les travaux de Paistre.

- David BLOOR (Edimbourg)

Il considère que si la science s'impose comme un phénomène la société c'est parce que? Il veut remettre la science dans le tout du social sans devenir relativiste. Il est étudiant en mathématiques et en philosophie. Il commence sa recherche dans un doctorat en psychologie, il s'intéressera aux questions scientifiques. Il va s'orienter vers des domaines vierges, il se dépeint comme un philosophe ou sociologue des sciences. Parcours très diversifié donc.
- Ludwig Wittgenstein a eu une influence: le langage est un phénomène social et il s'intéressera à l'utilisation du langage.
Bloor retiendra le principe de « sortie sociale » des principes d'inférence et de causalité.
Les lois s'imposent à nous mais nous « faisons » ce rapport d'imposition.
Vers un premier élément constructiviste, on s'intéresse à la construction des faits scientifiques. Bloor désessentialise la science, elle n'est plus une idée qui s'impose à chacun a priori.
On s'oriente avec Bloor vers une sociologie de la production des savoirs (et non plus uniquement des « erreurs internes »).
Il va thématiser le « programme fort » en histoire des sciences, càd pousser à l'extrême l'externalisme scientifique. Il y a 4 principes. 1. Le principe de causalité: essayer de revenir sur les conditions d'émergence (le contexte) du savoir en essayant de mettre l'accent sur une série de conditions a priori externes. Dans un contexte apparaît un nouveau savoir. 2. Principe d'impartialité: pas d'a priori. Quelle que soit la nature du savoir et des facteurs, il faut démarrer son analyse sans commencer d'affubler les facteurs de toute une série de catégories. 3. Principe de symétrie: faire comme si, il y a historicisation ou analyse « en temps réel ». 4. Principe de réflexivité: s'appliquer à soi-même les principes qu'on va faire suivre aux autres.

- Harry COLLINS (Cardiff-Bath)
Sociologue et historien, s'intéresse à la physique: des ondes gravitationnelles en physique à l'étude des controverses (entre) scientifiques. Il s'intéresse à la façon dont des physiciens vont être en lutte pour affirmer leur point de vue.
Expérimentations en laboratoires et controverses théoriques. On parle d'étude de controverses qui rythment la façon de mieux appréhender l'histoire des sciences. Le savoir n'est pas stabilisé et on se rend compte que l'irruption du social dans le phénomène scientifique est plus important que ce qu'on aurait pu croire.
L'administration de la preuve et le poids des contingences. Comment la preuve est-elle mise en scène pour justifier son raisonnement? On voit alors le poids du contexte et des contingences. Le laboratoire c'est une institution, une hiérarchie, le patron et les petits soldats, des instruments ou non, etc.
Il y a la dimension des interactions des logiques d'acteurs et primat du dissensus sur la stabilité apparente des sciences (et des scientifiques). Il peut y avoir des éléments irrationnels: la concurrence entre les chercheurs par exemple. On est toujours dans un champ social chargé de préalables rationnels et d'irrationnel.

BILAN
- Les études de controverses, quel intérêt? Originalité dans l'histoire « classique » des sciences. Non-discrimination entre « contexte de découverte » et « contexte de justification ». Autres éléments positifs: on met l'accent sur les pratiques et les régimes de production de savoir, la science est une production comme une autre. Il y a une diversité des rationalités à l'oeuvre et donc aussi des irrationalités. Il y a aussi un retour des acteurs mais à des niveaux différents, selon leurs antagonismes, sans leurs costumes de héros, en interaction avec leur environnement (institutions, société...), en montrant les conflits d'intérêt, en interactions avec leurs instruments aussi. Et autre intérêt, les études de cas, c'est un outil méthodologique opportun, en partant du principe qu'on ne peut pas nécessairement généraliser tout ça.

Bruno LATOUR (Mines- Sciences Po) http://www.bruno-latour.fr/
Sociologue, philosophe et anthropologue.
Il développe des enquêtes ethnologiques de laboratoires de recherche. Son terrain: le laboratoire. Son livre de 78 (trad en FR qq. années plus tard), La Vie de Laboratoire (avec S. Walgar). Ce qui intéresse, c'est son article qui a fait l'objet d'un livre en 1984 et qui s'appelait Microbes: guerre et paix (1984), autre tire Pasteur: guerre et paix des microbes. Une controverse d'acteurs? On est plongés dans le monde des objets et des non-humains.
Page 631 il distingue 4 façons de faire l'histoire: histoire découverte, histoire conditionnement (facteurs extra-scientifiques), histoire formation, histoire construction. Pasteur parle de Dieu pour défendre sa thèse en raison du principe de l'a-biogenèse, la vie ne procède que de la vie, de l'animé, la vie ne sort pas du néant. Prise de notes difficiles pour ce passage. Se reporter à l'article.
Il y a une double démonstration, les microbes sont alliés-objectifs et en montrant l'inexactitude du raisonnement de Pouchet.
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Trouvé sur internet, site web Scienceshumaines.org: 1979 Bruno Latour et Steve Woolgar
« Comment un fait est-il un fait ? » Telle est la question que se posent Bruno Latour et Steve Woolgar dans cet ouvrage qui fit date. L'idée était de comprendre comment se construit la science par l'étude d'un laboratoire américain de neuroendocrinologie, à la manière des anthropologues analysant les rituels d'une tribu africaine. Evitant de se poser la question de la réalité ou de la vérité des résultats, les auteurs décrivent le long processus qui consiste à mettre en oeuvre des routines, effectuer des manipulations sur des animaux, utiliser des machines onéreuses, pour aboutir à l'impression d'une simple feuille de papier, destinée à devenir une « donnée », un « fait » utilisé par un chercheur pour une démonstration scientifique. Pour les auteurs, ce qui compte dans ce processus de recherche, c'est « l'inscription littéraire » : les scientifiques ne sont pas des découvreurs de vérité mais plutôt des « écrivains » qui traduisent sur le papier leur propre environnement culturel avec pour but de convaincre les futurs lecteurs, pour que le laboratoire perdure et que leur carrière avance. Ainsi la découverte d'un pulsar ou d'une hormone serait un récit fabriqué au sein d'un « cadre » socioculturel, relevant d'une mythologie traditionnelle propre au laboratoire, laquelle inclurait des croyances, des habitudes, un savoir-faire, une tradition orale, des héros fondateurs et des révolutions.
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dragan

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